"J'attendais beaucoup plus" du gouvernement français : la sœur de Boualem Sansal déplore l'attitude de la France

La fille de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, a exprimé jeudi 28 août sa "déception" face à l’absence de réaction du gouvernement français. "J’attendais beaucoup plus", a confié Sabeha Sansal lors d’une soirée de soutien organisée à Autun, dans l’est de la France, à l’initiative de l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer.

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"Désespérée et déçue"

Agé de 80 ans et malade, Boualem Sansal est emprisonné depuis plus de huit mois pour "atteinte à l’unité nationale". Sa peine, prononcée en première instance, a été confirmée en appel le 1^er juillet. Sa famille est sans nouvelles de lui depuis cette date.

Sa fille, installée à Prague, a rappelé avoir adressé en avril, avec sa sœur, une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron pour demander une intervention. "Nous n’avons reçu aucune réponse, ni de l’Élysée ni du ministère des Affaires étrangères", a-t-elle regretté. "Parce que je n’ai reçu aucune réponse de la part de l’Algérie ou du gouvernement français, je suis un petit peu désespérée, déçue", a-t-elle ajouté, sous les applaudissements du public.

Un dossier dans un climat diplomatique tendu

Boualem Sansal a été condamné notamment pour des propos tenus en octobre 2024 à un média français d’extrême droite, où il affirmait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation de territoires auparavant marocains.

Début août, Emmanuel Macron avait assuré que la France devait agir "avec plus de fermeté et de détermination" vis-à-vis d’Alger, citant explicitement "le sort réservé à Boualem Sansal et à Christophe Gleizes", journaliste français détenu à Tizi Ouzou. Mais aucun geste concret n’a été annoncé.

Cette affaire intervient alors que Paris et Alger traversent une crise diplomatique sans précédent depuis plus d’un an. Les deux capitales se sont livrées à des expulsions de fonctionnaires, au rappel de leurs ambassadeurs respectifs et à des restrictions sur les visas diplomatiques. Dans ce contexte, les appels à la libération de l’écrivain risquent de se heurter à une impasse politique.