Figure respectée du barreau tunisien, l’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab, 68 ans, a été condamné vendredi 31 octobre à cinq ans de prison ferme. Son procès n’aura duré que sept minutes, selon ses avocats, qui dénoncent une « parodie de justice ».
Un procès sans défense ni plaidoirie
Jugé pour des accusations liées à la législation antiterroriste et au décret présidentiel 54 sur les « fausses informations », Me Souab n’a pas été autorisé à comparaître en personne. Il a refusé la visioconférence, et ses avocats ont décliné de plaider dans ces conditions. La cour a ensuite prononcé le verdict sans réquisitoire ni défense, une première selon le comité d’avocats.
Une figure critique du pouvoir de Saied
Arrêté en avril après avoir dénoncé la pression exercée sur les juges dans un autre procès visant des opposants au président Kais Saied, Ahmed Souab s’était illustré comme défenseur des droits humains et pourfendeur de la corruption. Son frère, Mongi Souab, a dénoncé une « décision politique » et « un symbole inquiétant de la dérive autoritaire » du régime.
Indignation de la société civile
Plusieurs dizaines de manifestants ont protesté devant le tribunal de Tunis, brandissant le portrait de l’avocat et scandant : « Non à la tyrannie ! ». Dans un communiqué, son comité de défense parle d’un « verdict scandaleux » et appelle à « la mobilisation de toutes les forces vives pour défendre l’indépendance de la justice ».
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