Ces explosions près Khartoum, entendues vendredi 7 novembre, surviennent au lendemain de l’annonce, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), de leur accord pour une trêve humanitaire. En deux ans et demi, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, provoqué le déplacement de près de 12 millions de personnes et engendré ce que l’ONU considère comme la plus grave crise humanitaire actuelle au monde.
Des habitants de la ville voisine d’Omdurman ont affirmé que les explosions s’étaient produites à proximité d’une base militaire et d’une centrale électrique, provoquant des coupures de courant. D’autres témoins à Atbara, située à 300 kilomètres plus au nord, ont indiqué avoir vu des drones, ciblés par les systèmes de défense anti-aérienne.
La capitale connaît un calme relatif depuis que l’armée en a repris le contrôle en mars dernier, mais les attaques de drones menées par les FSR se sont poursuivies contre des sites militaires et civils.
Des attaques nocturnes
Un habitant d’Omdurman a raconté à l’AFP, sous couvert d’anonymat par crainte pour sa sécurité, avoir été "réveillé vers 2 heures du matin par le bruit des tirs anti-aériens, suivi d’explosions près de la base militaire de Wadi Sayidna". Un autre, dans le nord-ouest de la ville, a déclaré avoir "entendu un drone dans le ciel vers 4 heures du matin, avant une explosion" à proximité d’une centrale électrique, entraînant une coupure de courant.
À Atbara, ville du nord du pays contrôlée par l’armée, un habitant a déclaré que plusieurs drones "étaient apparus au-dessus de la ville peu après 3 heures". "La défense anti-aérienne les a abattus, mais j’ai vu des feux s’allumer et entendu des explosions dans l’est de la ville", a-t-il témoigné, refusant lui aussi de donner son nom. "J’ai vu 10 drones au-dessus de la ville et la défense anti-aérienne les abattait un par un", a déclaré un autre habitant d’Atbara.
Aucune victime n’a été signalée. Ni l’armée ni les FSR n’ont commenté ces attaques.
Après la prise de la ville d’El-Facher, dans l’ouest du Soudan, le 26 octobre, les paramilitaires des FSR, en guerre contre l’armée régulière depuis avril 2023, semblent orienter leur offensive vers la région du Kordofan, dans le centre du pays, et vers Khartoum, plus à l’est. L’ONU a fait état de massacres, de viols, de pillages et de déplacements massifs de population.
Un hôpital bombardé
Le syndicat des médecins soudanais a par ailleurs affirmé que les paramilitaires avaient bombardé jeudi 6 novembre au matin un hôpital dans la ville de Dilling, au Kordofan du Sud, faisant plusieurs blessés. Le bombardement "a détruit le service de radiologie et d’imagerie de l’hôpital", a précisé le syndicat.
Les paramilitaires avaient annoncé jeudi donner leur accord à une proposition de trêve humanitaire présentée en septembre par les pays médiateurs. L’accès pour l’acheminement de l’aide humanitaire est quasi impossible depuis des mois au Darfour et au Kordofan voisin, les deux régions les plus touchées par la guerre.
Cette proposition du groupe dit du Quad, qui regroupe l’Arabie saoudite, les États-Unis, l’Égypte et les Émirats arabes unis, prévoit une trêve humanitaire de trois mois. Un haut responsable saoudien avait déclaré jeudi à l’AFP que des efforts seraient déployés pendant cette période pour réunir en Arabie saoudite les deux camps en vue de négociations sur un accord de paix permanent.
Les FSR, dirigées par le général Mohamed Daglo, ont fait état jeudi de "leur accord pour s’engager dans la trêve humanitaire" proposée par le Quad. L’armée n’a pas commenté cette annonce, mais son chef, le général Abdel Fattah al-Burhane, a réaffirmé jeudi que ses forces continuaient "de défaire l’ennemi".
Avec L'AFP
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