France : Aboubakar Cissé, 22 ans, tué par un jeune homme guidé par une obsession meurtrière

Aboubakar Cissé, jeune Malien de 22 ans, a été tué de 57 coups de couteau dans la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, dans le Gard. L'agresseur présumé, Olivier Hadzovic, 20 ans, a été interpellé en Italie trois jours plus tard après s'être rendu de lui-même dans un commissariat près de Florence.

Selon la procureure de Nîmes, l’acte ne relève pas du terrorisme, mais d’un passage à l’acte isolé, mû par une pulsion meurtrière partagée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. Aucun lien n'a été établi avec une organisation idéologique ou religieuse.

Un profil inquiétant, déjà signalé en ligne

Les autorités judiciaires ont révélé que le suspect avait exprimé depuis plus d’un an sur internet des pulsions de meurtre, de viol, voire de nécrophilie. Deux jours avant les faits, des internautes avaient signalé ses intentions, mais cela n’a pas permis de prévenir le drame.

Le matin du meurtre, il aurait écrit dans un groupe de discussion : "Il est noir, je vais le faire." Juste après l’agression, il a publié une vidéo sur Instagram, dans laquelle il filme la scène et profère des propos haineux.

La famille réclame une requalification

Les avocats de la famille Cissé ont annoncé leur intention de déposer plainte pour que les faits soient qualifiés d’acte terroriste. Une demande motivée par les propos racistes et islamophobes tenus par l’agresseur au moment du meurtre.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) n’a pas retenu cette qualification à ce stade, tout en restant en observation. Selon la procureure, cette décision n’enlève rien à la gravité des faits, pour lesquels la réclusion criminelle à perpétuité est encourue.

Une onde de choc et d’émotion

Vendredi, près de 700 personnes se sont réunies pour une prière mortuaire à La Grand-Combe. D’autres mosquées à travers la France ont organisé des "salat al-ghaib", prières funéraires sans corps.

Avant son rapatriement au Mali, le cercueil d’Aboubakar Cissé sera accueilli lundi 5 mai à la Grande Mosquée de Paris. Ce même jour, sa famille sera reçue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.