C’est un véritable appel à la mobilisation lancé samedi 3 mai à Abidjan. Devant une foule déterminée, Noël Akossi Bendjo, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a exhorté les militants à un « sursaut national » après la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale.
« Ayons le courage (…) pour faire reculer cette injustice flagrante, cette tyrannie et la peur », a-t-il déclaré, en dénonçant un climat politique répressif.
Les militants, eux, ont répondu par des cris, des vuvuzelas et des slogans : « Titi président ! »
Une exclusion sur fond de controverse juridique
Tidjane Thiam, ancien patron du Crédit Suisse et candidat désigné du PDCI, a vu sa candidature compromise par une décision de justice le 22 avril dernier. En cause : la perte supposée de sa nationalité ivoirienne lors de son inscription sur les listes électorales en 2022, alors qu’il possédait la nationalité française, acquise en 1987.
Bien qu’il ait renoncé à la nationalité française en mars 2024, la justice ivoirienne s’appuie sur l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960, selon lequel l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte automatique de la nationalité ivoirienne.
Le PDCI conteste fermement cette lecture du droit : « Tidjane Thiam est ivoirien, sa nationalité ne souffre d’aucune contestation », a martelé Noël Akossi Bendjo.
Un climat politique verrouillé
Tidjane Thiam n’est pas le seul opposant écarté. L’ancien président Laurent Gbagbo est lui aussi exclu de la course présidentielle, en raison d'une condamnation judiciaire. Le camp présidentiel, quant à lui, n’a pas encore désigné son candidat, mais Alassane Ouattara, 83 ans, à la tête du pays depuis 2011, a laissé entendre qu’il pourrait briguer un nouveau mandat :
« Je suis toujours désireux de continuer à servir mon pays. »
Une élection sous haute tension
Alors que l’élection présidentielle est prévue en octobre 2025, la tension monte dans le pays. Le retrait de figures majeures de l’opposition pourrait affaiblir la crédibilité du scrutin, et raviver des fractures politiques encore vives depuis la crise post-électorale de 2010-2011.
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