La présidence ghanéenne a annoncé, lundi 1er septembre 2025, le limogeage de Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo, 61 ans, jusque-là présidente de la Cour suprême. Cette décision fait suite aux recommandations d’une commission d’enquête de cinq membres, chargée d’examiner des accusations de falsification de dossiers judiciaires et de détournement de fonds publics. Suspendue depuis avril, la magistrate a été jugée coupable d’« inconduite » par les enquêteurs, qui ont recommandé sa destitution.
Une promesse de lutte anticorruption
Le porte-parole présidentiel, Felix Kwakye Ofosu, a confirmé que le chef de l’État, en poste depuis janvier, avait entériné cette recommandation « avec effet immédiat ». John Dramani Mahama avait promis, dès son arrivée au pouvoir, une campagne déterminée contre la corruption dans le pays.
Des critiques sur la procédure
Mais cette décision ne fait pas l’unanimité. L’ancien procureur général adjoint Alfred Tuah-Yeboah a exprimé à l’AFP ses doutes sur la légitimité de ce limogeage. « La requête que j’ai lue ne présentait aucun motif valable justifiant son départ. Son limogeage doit être fondé sur des infractions très graves, mais ce n’était pas le cas. Cette décision est un dangereux précédent », a-t-il averti.
Une première historique au Ghana
Nommée en juin 2023, Mme Torkornoo était la troisième femme à accéder à la présidence de la Cour suprême du Ghana. Son limogeage constitue une première dans l’histoire du pays, aucun président de la Cour suprême en exercice n’ayant jamais été destitué dans le cadre d’une procédure constitutionnelle. Il n’est pas encore clair si des poursuites judiciaires seront engagées contre elle.
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