L'évolution des tétrapodes constitue un événement clé dans l'évolution des espèces.Jusqu'à présent, les scientifiques estimaient que ces vertébrés à quatre pattes étaient originaires de "Laurussia", super continent composé de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique du Nord.Douze tétrapodes datant du Dévonien (-410 millions d'années à -350 millions d'années) avaient jusqu'à présent été découverts au niveau des Tropiques, à proximité de l'Equateur. Les chercheurs en avaient déduit que tous les tétrapodes du Dévonien étaient tropicaux et que leur évolution sur terre avait probablement eu lieu dans un environnement tropical.Mais la découverte des fossiles Tutusius umlambo et Umzantsia amazana dans la province sud-africaine du Cap-Oriental (sud-est), près de latitudes polaires, remet en cause cette théorie."Maintenant, nous avons des preuves que deux types de tétrapodes du Dévonien vivaient de l'autre côté du Gondwana (super continent qui s'est ensuite brisé pour former l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Antarctique, l'Inde et l'Australie), de l'autre côté du pôle sud, dans le cercle antarctique", a expliqué à l'AFP le professeur Robert Gess. "Ce sont nos ancêtres, et il est désormais possible qu'ils soient venus autant d'ici que de l'autre bout du monde", a-t-il ajouté.Bien que les fossiles découverts ne soient pas complets, ces tétrapodes ressemblaient à un animal entre crocodile et poisson, avec une gueule de crocodile, des pattes trapues et une queue en forme de nageoire."Nous savons désormais que les tétrapodes, à la fin du Dévonien, vivaient dans le monde entier, des tropiques au cercle antarctique. Donc il est possible (...) qu'ils aient pu commencer à se déplacer sur la terre ferme n'importe où sur la planète. Ca élargit grandement le champ des possibles", a estimé le scientifique sud-africain Robert Gess.Le Tutusius umlambo d'un mètre de long a été baptisé en hommage au prix Nobel de la paix sud-africain l'archevêque Desmond Tutu, figure de la lutte contre l'apartheid.Il a "montré la voie à nos ancêtres pour sortir d'un monde quelque peu toxique, dangereux et humide vers le soleil", a expliqué Robert Gess, l'un des auteurs de la recherche, publiée vendredi dans le magazine Science.
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