Met Gala 2025. Aux États-Unis, le dandysme noir à l’honneur au Metropolitan Museum of Arts

Actus. Ce lundi 5 mai, le monde de la mode se retrouve au Met Gala, la soirée caritative du Metropolitan Museum of Art à New York. L’événement inaugure l’exposition “Superfine: Tailoring Black Style”, qui explore trois siècles de style noir à travers le prisme du dandysme. Une esthétique qui continue d'inspirer les créateurs aujourd’hui. Tour d’horizon.

Met Gala 2025. Aux États-Unis, le dandysme noir à l’honneur au Metropolitan Museum of Arts
Ce lundi 5 mai, l’industrie de la mode se donne rendez-vous au Met Gala, l’événement caritatif phare organisé au Metropolitan Museum of Art à New York - Flikr

Derrière les costumes flamboyants de Jocelyn Armel, dit le Bachelor, emblématique tailleur du quartier de Château-Rouge (Paris), et les associations originales du chanteur congolais Papa Wemba (1949-2016), se cache l’histoire des sapeurs.

Ces hommes, originaires du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo, décident, à la fin du XIXᵉ siècle, de détourner les codes vestimentaires des colons européens. Puis, dans les années 1960, en RDC, ils contestent le rejet des habits occidentaux, donc de la Sape, au profit de vêtements traditionnels, imposé par Mobutu Sese Seko.

Le mouvement de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) sera considéré comme un dandysme africain. Non issus d’une classe aristocratique comme les premiers dandys anglais — où est né ce courant de mode — ces derniers et les sapeurs partagent néanmoins un goût affirmé pour l’anticonformisme.

L'esprit dandy sera également une source d’inspiration pour les Swenkas d’Afrique du Sud, les Saga Boys de Trinité-et-Tobago, les Rude Boys de Jamaïque, ou encore pour les Afro-Américains.

C’est à cette dernière communauté que le Metropolitan Museum of Art rend hommage cette année, avec l’exposition Superfine: Tailoring Black Style, à partir du 10 mai. Mais en amont, ce lundi 5 mai, l’industrie de la mode se réunit lors du célèbre gala de charité : le Gala du Met.

L’exposition explorera l’évolution du style vestimentaire noir sur 300 ans à travers le prisme du dandysme, et mettra en lumière comment la mode devient un outil d’expression, de distinction et de résistance face aux dynamiques de pouvoir liées à la race, au genre, à la classe et à la sexualité.

Un style qui demeure une source d’inspiration pour de nombreux créateurs. Tour d’horizon.

Ozwald Boateng, premier tailleur noir de Savile Row, la Mecque britannique des amateurs de costume

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Le créateur britannique Oswald Boateng / Wikicommons 

Né à Londres en 1967 dans une famille ghanéenne, Ozwald Boateng est influencé dès son enfance par sa mère couturière et son père amateur de costumes. Il développe une passion pour la mode, mêlant le style britannique à son héritage ghanéen.

En 1995, à 28 ans, il devient le premier tailleur noir à ouvrir une boutique sur Savile Row, une rue de Londres où se trouvent une grande majorité de tailleurs, révolutionnant le tailleur traditionnel avec une touche moderne et colorée.

 
 
 
 
 
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De 2003 à 2007, il prend la direction artistique de Givenchy Homme, où il impose sa vision, une fusion entre savoir-faire sur mesure et design contemporain.

 

Dapper Dan, le roi d'Harlem

 
 
 
 
 
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D'abord décrié dans l'industrie de la mode à cause de son utilisation des tissus de luxe ornés de logos de marques comme Gucci, Louis Vuitton et Fendi, souvent sans autorisation, le créateur a depuis enchaîné les collaborations avec Gap ou encore Gucci.

De son vrai nom Daniel Day, il naît dans les années 1950 à Harlem, New York. Issu d'un milieu modeste, il grandit dans un environnement difficile où la mode sera pour lui un moyen de s'affirmer.

Dans les années 1980, il ouvre sa propre boutique, Dapper Dan's Boutique, au cœur de Harlem, où il se fait un nom en créant des vêtements sur mesure. Il utilise des tissus de luxe, souvent issus de grandes maisons comme Gucci ou Louis Vuitton, pour concevoir des pièces uniques qu'il personnalise en intégrant leurs logos. Ce parti pris le rendra populaire parmi les gangsters, mais aussi les figures emblématiques du hip-hop et des sportifs.

 
 
 
 
 
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Cependant, ses pratiques attirent l'attention des grandes marques, et après plusieurs poursuites judiciaires pour contrefaçon, il est contraint de fermer sa boutique en 1992. Malgré cela, Dapper Dan continue de créer, mais sans utiliser les logos des marques, tout en maintenant son style distinctif et sa réputation de créateur avant-gardiste.

Matthew Rugamba, fondateur de House of Tayo (Rwanda) 

 
 
 
 
 
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L'esprit de la Motown (un label américain créé en 1969 qui a signé les Jackson 5 ou encore Marvin Gaye), l'art du tailleur anglais et le style de Patrice Lumumba sont les principales sources d'inspiration du créateur rwandais Matthew Rugamba, qui fonde House of Tayo en 2011.

La marque se distingue par ses vêtements et accessoires pour hommes (et plus tard pour femmes), confectionnés à partir de tissus et textiles africains par des tailleurs et artisans rwandais.

Considéré comme une figure montante de la mode masculine rwandaise, Matthew Rugamba utilise chaque collection pour partager des récits liés à son identité africaine, tout en soulignant l'importance de l'identité et de la collaboration pour la nouvelle génération de créateurs africains.

David Tlale, créateur sud-africain 

 
 
 
 
 
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David Tlale est un créateur de mode sud-africain reconnu pour sa capacité à fusionner tradition et modernité. Il lance sa marque en 2003 et se distingue rapidement sur la scène internationale, notamment lors des Fashion Weeks de New York et de Paris.

Ses designs mettent en avant l'identité africaine, en intégrant des tissus traditionnels et des motifs inspirés des cultures africaines, tout en les réinterprétant de manière contemporaine.

 
 
 
 
 
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Aristide Loua, fondateur de Kente Gentleman 

Aristide Loua est le créateur de la marque Kente Gentlemen qu'il fonde en 2017 à Abidjan.

Sa mission est de promouvoir les tissus africains traditionnels tels que le kente, ou encore le bogolan, tout en soutenant les artisans locaux.

Sa marque valorise l'héritage culturel africain tout en créant des vêtements modernes.

Il a remporté le prix Designer Africa Fashion Up en 2023.

 

 
 
 
 
 
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